jueves, 28 de mayo de 2015

Les investisseurs étrangers plébiscitent l’Europe

Les investisseurs étrangers plébiscitent l’Europe

LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par


Nick Stanage, patron du groupe américain Hexcel, le 21 mai, sur le site de sa future usine de polyacrylonitrile à Roussillon (Isère).
Quand il vient en Europe, Nick Stanage n’arrive pas les mains vides. Jeudi 21 mai, le patron du groupe américain Hexcel a lancé officiellement à Roussillon (Isère), au cœur de la « vallée de la chimie », un des plus grands investissements étrangers en cours en France : la construction d’une usine de polyacrylonitrile, la matière première de la fibre de carbone. Ce chantier de 200 millions d’euros n’a pas démarré que le PDG en prévoit déjà la suite. Sur place, il a annoncé un nouvel investissement de 20 millions d’euros pour accroître les capacités de deux autres sites, en Isère et dans l’Ain. A la clé, une centaine d’embauches. Les élus locaux étaient aux anges.


Une parfaite illustration de la reprise actuelle des investissements étrangers en Europe, y compris dans l’Hexagone. Les chiffres publiés mercredi 27 mai par le cabinet EY (ex-Ernst & Young) sont éloquents. En 2014, quelque 4 341 projets d’implantations et d’extensions de sites ont été annoncés dans l’Europe au sens large (y compris la Russie), soit 10 % de plus en un an, selon les pointages du groupe. Une hausse qui amplifie le rebond de 2013.

Ces projets devraient aboutir à la création de plus de 185 500 emplois, « un niveau record », selon EY. Et encore, ce décompte n’intègre pas les projets purement immobiliers, ni ceux dans les hôtels, les restaurants et les commerces.

« La tendance devrait se confirmer cette année », ajoute Marc Lhermitte, l’un des auteurs de cette étude.

Le retour, même timide, de la croissance en Europe encourage en effet les groupes étrangers à s’y implanter. La baisse de l’euro, dont la valeur en dollars a fléchi de 19 % en un an, alimente aussi le mouvement : elle redonne de la compétitivité aux exportations européennes, et incite à produire davantage en zone euro.

La force du Grand Londres

La Grande-Bretagne est la première à bénéficier de cette embellie. Avec 887 projets annoncés en 2014, le pays reste la terre d’accueil privilégiée des investissements étrangers sur le Vieux Continent. Un succès lié, selon EY, à la force du Grand Londres, à sa spécialisation dans la finance et les services aux entreprises, à son ouverture aux investisseurs étrangers ainsi qu’à « l’hyper-flexibilité de son marché du travail ».

Le 18 mai, le groupe énergétique allemand E.ON a encore dévoilé un grand projet d’éoliennes en mer, au large de Brighton, pour un montant de 1,9 milliard d’euros. La Grande-Bretagne est déjà le premier pays au monde dans ce domaine. Un autre exemple ? Madame Tussauds. L’immeuble dans lequel est installé le célèbre musée de cire appartiendra sous peu à Fubon, un assureur de Taïwan.

Celui-ci a annoncé le 22 mai son intention d’investir dans l’affaire 350 millions de livres, soit 492 millions d’euros.

Avec 763 projets en 2014, l’Allemagne se situe toujours sur la deuxième marche du podium européen, et poursuit sa progression. « Elle attire en particulier les fonctions industrielles et les pays émergents asiatiques, qui en font une base d’expansion vers l’Europe de l’Est et la Russie », notent les experts d’EY.

Succès en trompe-l’œil

Ravalée au troisième rang en 2011, la France profite aussi de la reprise. EY y a recensé 608 projets lancés par des groupes internationaux, soit 18 % de plus en un an. Sur ce critère, 2014 constitue l’un des meilleurs exercices enregistrés depuis une décennie. Tandis que Londres attire les sièges sociaux comme un aimant, la France demeure la première destination européenne pour les implantations industrielles.

Mais il s’agit d’un succès en trompe-l’œil. Si l’investissement étranger reprend, il n’entraîne pas l’emploi. A peine 12 600 postes sont attendus des projets de 2014, soit 11 % de moins qu’en 2013. Une profonde déception, dans la mesure où les pouvoirs publics déroulent le tapis rouge aux patrons étrangers dans l’espoir, précisément, de résorber le chômage. Ces données confirment la tendance déjà relevée en mars par Business France, l’agence publique chargée de démarcher les investisseurs tout autour de la planète.

Avec cinq ans de recul, le mouvement est très net. Entre 2009 et 2014, le nombre de projets étrangers a progressé de 15 % en France, une hausse deux fois plus faible que dans le reste de l’Europe. Les emplois prévus, eux, ont décliné de 6 % dans l’Hexagone, alors qu’ils ont bondi de 48 % en Europe. Cherchez l’erreur…

Cap à l’est

« Les entreprises à capitaux étrangers, investisseurs prudents, adaptent leurs implantations au contexte fiscal et social français, notamment à un coût du travail encore jugé comme prohibitif », analysent les responsables d’EY. Elles localisent en France des centres de recherche, agrandissent un peu leurs usines existantes. Mais quand il s’agit d’ouvrir un site majeur totalement nouveau, elles préfèrent souvent miser sur d’autres pays jugés moins coûteux et moins compliqués juridiquement.

En Europe, cela signifie souvent mettre le cap à l’est, comme s’apprête à le faire Jaguar Land Rover. Le constructeur britannique, désormais filiale de l’indien Tata, hésite entre la Pologne, la Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie pour construire sa nouvelle unité destinée à alimenter le marché européen, a révélé le Financial Times le 22 mai.

En moyenne, une implantation internationale en France ne « produit » ainsi plus que 21 emplois. C’est un peu plus qu’en Allemagne (15), mais bien moins qu’au Royaume-Uni (35), en Pologne (117) ou surtout en Roumanie (175).

Deux chiffres résument mieux que tout autre la situation. En 2014, EY a repéré en Europe 75 très grands projets internationaux, susceptibles de créer chacun plus de 500 emplois. Un seul – une extension de l’usine Toyota de Valenciennes – concernait la France.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/05/27/l-europe-attire-les-investissements-etrangers-comme-jamais_4641098_3234.html#Zgxlhc2mYCPOqDWF.99

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